À l’attention de :

Gérard COSME Maire, Président d’Est Ensemble
Mme Martine LEGRAND 1er adjointe au Maire , Conseillère régionale et communautaire ; Culture – Patrimoine historique – Vie associative
Jean-Luc DECOBERT 3eadjoint au Maire ; Urbanisme – Habitat – Aménagement et Espaces verts
Mme Anna ANGELI 5e adjointe au Maire , Projet éducatif, Parentalité – Développement durable – Numérique – Politique de la Ville , Conseillère communautaire
Mme Hawa KONE 9e adjointe au Maire – Engagement citoyen et Démocratie locale
Laurent BARON , Conseiller municipal délégué ; Scolarité et Périscolaire
Georges INCERTI-FORMENTINI Conseiller municipal délégué – Séniors, santé et handicap

et Chers amis et adhérents du Pouce vert,
Je tiens à vous écrire depuis très longtemps. Je viens au jardin avec mon compagnon et notre fils de 2 ans.

Nous avons commencé à fréquenter le jardin depuis ma grossesse. Nous étions ravis de trouver cet oasis au cœur de la ville. Notre fils y a fait ses premiers pas et y a appris la cueillette des fruits sur les arbustes (framboises, raisin, fraises, tomates-cerises, cassis, mures, etc).

Je me suis rendue à l’école Brossolette lors de la réunion publique afin de connaître les propositions d’aménagement du jardin partagé. j’ai été profondément déçue par la facilité avec laquelle l’enthousiasme des habitants a été anéanti, sans de dialogue ni compromis.

Permettez-moi de vous expliquer pourquoi je tiens autant à vous donner mon point de vue, partagé par les parents des enfants en bas âge :

En tant que jeune parent, je me promène dans ma du ville Le Pré Saint-Gervais en quête d’endroits où mon fils pourrait apprendre, découvrir de nouvelles choses, et je me rendre compte à quel point notre ville est stérile, dépourvue de lieu où les enfants pourraient sentir, goûter, toucher la nature. Si je veux le laisser courir sans craindre la circulation, je l’emmène aux Parc des Buttes-Chaumont ou jardin du square de La Marseillaise.

Le jardin partagé est un endroit unique au Pré Saint Gervais où un parent comme moi peut laisser son enfant découvrir comment pousse les fruits et légumes et les cueillir sur place, où il peut voir toutes sortes d’insectes (papillons, abeilles sauvages, batailles de gendarmes, etc), poursuivre des lézards, des grenouilles, etc.

Pendant 7 ans, les habitant du Pré Saint-Gervais ont travaillé cette terre (l’association compte 300 personnes, mais en vérité on est beaucoup plus nombreux, parce que chaque fois quand qn de l’association ouvre le jardin, les portes sont ouvertes au public). Personnellement, je dépose mes déchets organiques 2 fois par semaine pour le compostage. 7 ans de compostage a donné à peu près 7 centimètres de bonne terre noire, pleine de vie. Sa valeur est inestimable.

Les choix d’aménagement des espaces verts actuels allaient avec leurs temps. Les effets en sont toujours visibles, et frustrent les habitants d’aujourd’hui :

  1. Le jardin d’arôme de la rue Delteral (à côte du Monoprix), complètement sinistré par manque de bonne terre. Celle-ci pourrait être produite par l’engagement des citoyens et leur compost.
  2. Juste à côté, il y a la rue piétonne Chardanne, bordée par une dizaine de cerisiers stériles qui ne produisent pas des fruit . Un espace perdu !
  3. Rue Jean Baptiste Semanaz, avec une colonnade de noisetiers hybrides., stériles, qui laissent par terre des petits tas de coquilles vides.
  4. Le square Sellier, avec ses superbes jeux pour enfant, mais dont le manque d’ombre (et d’arbres) fait fuir toutes les familles dès qu’il y a un peu de soleil.
  5. Le square E. Pepin, très poussiéreux, nous l’évitons dès qu’il y a un peu de vent (pour éviter d’attraper à nouveau des conjonctivites).

Pendant 2 ans, j’ai travaillé au château de Versailles et, déjà à l’époque, il était clair pour moi et mes collègue agents d’accueil que les visiteurs des parcs et jardins de Versailles (815 ha de surface) cherchaient à montrer à leurs enfants la nature la plus simple et en particulier le jardin potager de la ferme de Marie-Antoinette avec sa jungle de plantes. Le jardin potager du Roi, tiré au cordeau, attirait beaucoup moins de monde. Et les parcs taillés à la française encore moins.

Les fonctionnaires du Pré Saint-Gervais sont fiers d’annoncer qu’ils administrent la plus petite commune d’Île-de-France. Y a-t-il un sens de raser un point de verdure semi-sauvage si important pour les Gervasiens pour faire l’espace technique pour les travaux et ensuit place à une pelouse ouverte sur une rue très fréquentée par les voitures. Pensez-vous que les parents laisseront leurs enfants jouer au ballon sur une pelouse de 3 ou 4 mètres de largeur ?

Pour moi le constat est net, c’est un projet indéfendable qui fait perdre à la commune de l’argent et un lieu de vie exceptionnel.

Nous les citadins, Gervasiens eco-responsables, essayons de faire pousser sur le moindre espace disponible, sur tous les rebords de fenêtre, des herbes aromatiques, des tomates-cerises, des fleurs… Nos plantes, comme nous, respirent l’air de notre ville. Apparemment la terre du jardin est polluée. Mais où sont les rapports d’expertise ? Et comment se fait-il que les cultures des jardins partagés de « la petite ceinture » fêtent chaque année leurs récoltes obtenues sur les voies ferrées sans qu’on entende parler de pollution ? Et les légumes de supermarché, leur taux de pesticide, issu de la culture intensive, est-il mesuré ?

Les apiculteurs de parisiens disent qu’à Paris les abeilles sont plus protégées qu’à la campagne grâce l’absence (ou la présence réduite) de pesticide dans les espaces verts, dans les jardins et sur les balcons. Le jardin partagé est un espace particulièrement apprécié par les abeilles et une foule variée d’insectes. Ils s’y régalent et viennent de plus en plus nombreux. Les hôtels à insectes sont pleins chaque année.

Je viens d’apprendre que le jardin partagé est en danger dans son intégralité, que son existence est menacée par des travaux qui dureront au moins 2 ans, il n’y aura pas de jardin mais les déchets du chantier, des stockages matériaux, des engins… Comment accepter cette destruction ? Et après deux ans de ce régime, comment retrouver les énergies pour réanimer le jardin? Je pense que le but est de détruite et de faire oublier cet oasis.

Les villes d’aujourd’hui s’ouvrent à la révolution verte. Regardez, les sac des culture et les jardinières dans les rues de Berlin, ça rends la vie en ville tellement plus agréable, et à Anvers, et tout récemment le « permis de végétaliser » proposé par la ville de Paris et les sac de plantation distribués par la Mairie de Paris.

La ville d’aujourd’hui change, au lieu de nous enlever notre espace vert, permettez-nous de rendre plus beaux et accueillants les autres espaces du Pré Saint-Gervais en friche, de planter des arbres fruitiers, des buissons… Exemples de terrain : rue Paul de Kock, près de l’église ou l’espace de démolition de la rue Carnot.

L’idéal serait de prendre exemple sur la ville anglaise de Todmorden (14000 habitants) où, soutenus par les élus locaux, les habitants ont été invités à planter des fruits et légumes dans les espaces publics. En 4 ans, la ville est devenue autonome à 85%sur le plan alimentaire. Le projet a été salué par Prince Charles en personne. (Ci-joint l’article de presse qui parle de ce miracle repris déjà par plusieurs villes en France)

Je voudrais aussi vous parler de l’architecte paysagiste Louis Benech, qui a beaucoup travaillé à Paris. Il adapte ses créations à leur environnement (urbain ou rural) et rend l’espace plus accueillant. C’est ainsi que se conçoivent les espaces verts aujourd’hui, dans le respect de l’environnement et de ses habitants.

Vous allez trouver ci-joint les articles qui ont renforcé mon envie de vous écrire et de partager mes opinions.

Merci de m’avoir lue.

J’espère pouvoir dialoguer avec vous, au sujet de notre ville et de nos espaces verts.

 

Jolanta S.

liens internet :

http://blogs.paris.fr/casepasseaujardin/2015/08/18/paris-rendez-vous-se-met-au-vert/
http://www.timeout.fr/paris/le-blog/permis-de-vegetaliser-paris-se-met-au-vert
http://www.lepetitjournal.com/berlin/societe/176639-jardins-communautaires-berlinois-il-faut-cultiver-notre-jardin

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